Absence de financement pour les zecs - Québec croit-il encore en nous?
QUÉBEC, le 30 avril 2025 /CNW/ - La Fédération québécoise des gestionnaires de zecs (FQGZ) et le Réseau des zecs, ainsi que les gestionnaires affiliés à la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) lancent un cri du cœur au gouvernement du Québec afin de trouver des vraies solutions au manque de financement récurrent qui met en péril tout le secteur.
Le Réseau Zec représente l'un des plus grands réseaux d'économie sociale axé sur l'environnement; les activités sur ces 48 000 km2 de territoire, divisé en 63 zones d'exploitation contrôlées (zecs), entraînent des retombées économiques directes de près de 300 M$ annuellement et soutiennent plus de 4 000 emplois dans les différentes régions du Québec. Pour sa part, le secteur de la pêche au saumon génère des retombées de plus de 26 M$ annuellement, pour près de 30 organismes gestionnaires. Cumulativement, c'est plus de 6 M de journées activités et près de 700 000 personnes qui ont accès à la nature grâce à ces organismes.
L'ensemble des organismes à but non lucratif (OBNL) délégataires de la gestion de ces territoires publics structurés par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) assure la réalisation de leur mission de conservation et de mise en valeur de la faune et d'accès équitable au territoire. Les revenus générés par la chasse, la pêche et le récréotourisme sont entièrement réinvestis dans notre mission, notamment celle de protection de la faune, en appui aux agents de la faune. Il en est de même pour les gestionnaires de rivières à saumon, majoritairement des zecs de pêche au saumon, regroupés sous l'égide de la FQSA, qui peinent à joindre les deux bouts dans ce contexte difficile.
Le modèle des zecs a été développé à la fin des années 70 dans la foulée de l'Opération gestion faune, qui visait à redonner à la population l'accès au territoire et à en faire un modèle de gestion participative avec les citoyens locaux. Avec le temps, les organismes ont diversifié leurs activités afin d'assurer leur autofinancement, mais les plafonds tarifaires n'ont pas évolué au même rythme que les dépenses. Au-delà de l'inflation, ce sont les exigences relatives à la saine gestion des organisations ainsi que les dossiers fauniques, environnementaux et territoriaux qui se sont complexifiés de façon exponentielle au fil des ans, qui nécessitent des expertises et un soutien dont on ne peut plus se passer.
Pourtant, ces organismes gestionnaires représentent une opportunité de contribution à la réponse à la crise climatique, environnementale, sociale et économique, non seulement pour les régions, mais pour toute la province. « Le Réseau a entamé un grand virage il y a deux ans, afin de réaffirmer la place de sa mission, son rôle dans la saine gestion de la faune et des habitats fauniques en territoire public, un véritable joyau de notre patrimoine naturel et identitaire », affirme Guillaume Ouellet, président de la FQGZ.
À la suite de la fin de l'entente de financement avec le ministère en 2023, la Fédération a travaillé corps et âme à proposer un projet de modernisation et de développement du Réseau des zecs, qui a essuyé deux refus consécutifs aux budgets. « Nous voulons travailler en partenariat avec le gouvernement du Québec, nous sommes immensément fiers de l'héritage que nous avons entre les mains et nous savons que ce modèle de gestion déléguée, dont la pierre angulaire est la collaboration entre l'État et ses délégataires, fait partie de la solution à bien des égards. Malheureusement, le financement est à ce point déficient que même nos bénévoles commencent à quitter le navire, et qu'on peine à maintenir les bons emplois en place. Pire encore, on n'a pas la place pour avoir une réelle discussion avec les décideurs à haut niveau concernant les besoins financiers fondamentaux pour que le secteur puisse répondre aux attentes des Québécois et aux exigences de la situation. Le seul fait de devoir faire un communiqué de presse en dit long », clame à nouveau M. Ouellet.
« Le saumon atlantique est une espèce emblématique de la santé de ses rivières et de la qualité de l'eau, c'est grâce à lui, dans le contexte où les montaisons sont particulièrement inquiétantes, que nous avons obtenu un renouvellement de financement dans le budget, mais cela n'est pas suffisant, nos organisations demeurent en péril à court terme, c'est tellement fragile, mais tellement important, ça nous inquiète beaucoup », ajoute Normand Fiset, président de la FQSA.
« Nous avons une belle collaboration avec les équipes professionnelles du MELCCFP, nous partageons des missions et des valeurs communes. Nous avons besoin de cette collaboration. Je suis convaincue que nous faisons face à une crise où il y a une foule d'opportunités, et où il est possible d'avoir des réseaux d'OBNL performants, tant pour leur mission qu'économiquement. Mais ça prend du financement, de la vision et du courage. C'est un investissement qui peut rapporter beaucoup au Québec. Il faut se donner des outils », ajoute Myriam Bergeron, directrice générale de la FQGZ et de la FQSA.
L'ensemble des gestionnaires de zecs et de rivières à saumon sont mobilisés et prêts à travailler de concert avec le gouvernement du Québec pour la réalisation de la mission de conservation, de protection et de mise en valeur de la faune et du territoire québécois. Nous sommes prêts à mettre l'épaule à la roue et nous tendons la main afin de trouver des solutions à court terme et une vision pour les générations à venir.
SOURCE Paradigme Stratégies

Contacts médias : Myriam Bergeron, Directrice générale, Fédération québécoise des gestionnaires de zecs, Fédération québécoise pour le saumon atlantique, Tél. : 418 802-0197, [email protected], [email protected]
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