La Fédération médicale étudiante du Québec est très préoccupée de la santé mentale des étudiants et étudiantes en médecine du Québec

MONTRÉAL, le 30 nov. 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ), l'instance qui représente les 3 700 étudiants et étudiantes en médecine de la province, se voit très bouleversée par le suicide de notre jeune collègue, Dre Émilie Marchand. 

La FMEQ est très préoccupée de la santé mentale des étudiants et étudiantes en médecine du Québec. «Le décès tragique d'Émilie Marchand a amorcé une importante réflexion sur la détresse psychologique des étudiants et étudiantes en médecine», affirme Serge Keverian, président de la FMEQ. «Tous les étudiants et étudiantes en médecine de la province peuvent témoigner d'à quel point les études en médecine sont exigeantes. », renchérit-il. 

En 2012, un sondage adressant le bien-être des étudiants et étudiantes  en médecine du Québec permet de mettre plusieurs éléments en relief : les nombreux examens théoriques et cliniques, la rotation constante du milieu de stage et l'évaluation hebdomadaire - voire quotidienne - par les superviseurs, sont autant d'aspects potentiellement contributifs à la détresse qu'une part non-négligeable d'étudiants éprouve au courant de ses études médicales.

Le sondage mené auprès de la communauté étudiante médicale du Québec avait démontré que près d'un étudiant en médecine sur cinq, soit 17,5%, a  déjà songé au suicide pendant ses études médicales, allant des pensées suicidaire jusqu'à la tentative suicidaire. «La FMEQ est très interpellée par une telle situation», énonce Serge Keverian. 

Le sondage démontre aussi que l'un des éléments importants qui entretient ce sentiment de détresse est le tabou qui l'entoure, la détresse étant associée à une connotation de faiblesse et de vulnérabilité au sein de la communauté médicale. « À cette connotation se rattache le poids du silence auquel se soumettent les étudiants et étudiantes, de peur d'influencer leurs évaluations et de perdre le respect de leurs superviseurs. Cette peur n'est pas chose nouvelle, mais elle est plutôt directement liée aux propos parfois amers des superviseurs; ces derniers affirmant "être aussi passés par là" », énonce Serge Keverian. 

La FMEQ dénonce aussi les propos du Ministre de la santé, Dr Gaétan Barrette, parus dans le journal la Gazette le 27 novembre dernier, lorsque ce dernier a stipulé que les étudiants en médecine ces jours-ci  « l'ont beaucoup plus facile qu'avant », et que la dépression et le suicide sont aussi prévalents dans la population générale. La FMEQ tient à rappeler que son dernier sondage a clairement démontré une prévalence plus accrue des pensées suicidaires chez les étudiants et étudiantes en médecine.

Le sondage de la FMEQ démontre que 70% des étudiants et étudiantes en médecine n'ont jamais utilisé les services d'aide psychologique offerts par leur université, bien qu'une grande majorité en ait démontré un besoin. « Avant tout, nous visons à augmenter la visibilité et l'accessibilité des services d'aide psychologique offerts aux étudiants en médecine », dit Monsieur Keverian. Des échanges seront bientôt amorcés avec la Conférence des vice-doyens des études prédoctorales du Québec pour trouver des pistes de solutions tangibles face à cette problématique. D'une façon plus concrète, à l'Université de Sherbrooke, des services d'aide psychologique sont maintenant disponibles directement sur le campus de la santé adjacent à l'hôpital, le résultat d'une demande effectuée par l'Association Générale des Étudiantes et Étudiants en Médecine de l'Université de Sherbrooke (AGÉÉMUS). « D'une façon plus large, un changement de climat entourant la détresse psychologique est de mise, et cela non seulement par les étudiants, mais aussi par le corps professoral. C'est le temps de mettre fin à cette attitude de négligence et d'adresser directement la mentalité qui sous-entend que la détresse psychologique est un rite de passage pour devenir médecin », ajoute-t-il. 

En collaboration avec la Fédération des étudiants en médecine du Canada (FEMC), la FMEQ  réalisera bientôt un sondage sur le bien-être des étudiants et étudiantes  en médecine à travers le Canada avec l'objectif de mieux analyser l'état de la santé mentale de ses membres étudiants et étudiantes. 

À propos de la FMEQ :
Fondée en 1974, la mission primaire de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ) a toujours été  de réunir les quatre facultés de médecine du Québec ( Université Laval, Université  McGill, Université de Sherbrooke et Université de Montréal) de telle sorte à promouvoir et à défendre les intérêts collectifs spécifiques aux étudiants et étudiantes en médecine du Québec en matière pédagogique, politique et sociale. 

SOURCE : Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ)

Serge Keverian, Président, FMEQ, Tel: [phone], Courriel: [email protected]