L'Association des Amputés de guerre presse le gouvernement d'agir en faveur des victimes de la thalidomide au Canada English
OTTAWA, le 4 déc. 2014 /CNW/ - L'Association des Amputés de guerre presse le gouvernement d'adopter les conditions et dispositions d'une proposition mise de l'avant par l'Association canadienne des victimes de la thalidomide visant à assurer un soutien financier à vie pour ces victimes, leur permettant de survivre et de vieillir dans la dignité.
Dans sa proposition, l'Association canadienne des victimes de la thalidomide demande que le Canada fournisse aux victimes de ce désastreux médicament une aide financière accrue, comparable à celle qui est offerte aux victimes par le gouvernement d'autres pays.
L'Association des Amputés de guerre se réjouit des développements survenus à Ottawa la semaine derrière, quand le gouvernement s'est dit prêt à envisager la possibilité d'accroître l'indemnisation. Une motion déposée à la Chambre des communes a été adoptée hier à l'unanimité par tous les partis.
« La question primordiale qu'il faut se poser, c'est si le montant que le gouvernement acceptera de verser sera suffisant pour répondre aux besoins actuels et futurs des victimes de la thalidomide », affirme Brian Forbes, président du comité exécutif de l'Association des Amputés de guerre.
« Ces courageuses personnes ont atteint un point dans leur vie où elles doivent composer avec une incapacité accrue, les effets du vieillissement, des douleurs plus prononcées, l'impossibilité de continuer à travailler et la perte éventuelle du soutien de leurs parents, entre autres choses; elles se retrouvent donc devant une situation qu'elles qualifient de catastrophique », ajoute-t-il.
« Il ne fait aucun doute que le gouvernement doit être tenu responsable, au moins sur le plan moral et sur le plan humanitaire, de ne pas avoir fait preuve de diligence raisonnable dans l'homologation de la thalidomide, et d'avoir tardé à admettre les effets néfastes de ce médicament », explique M. Forbes.
L'Association des Amputés de guerre travaille depuis longtemps sur ce dossier, ayant établi le premier Groupe de travail sur la thalidomide en 1987. Dirigé par le regretté Cliff Chadderton, le groupe était composé d'experts des domaines médical, juridique et financier, notamment le Dr Gustave Gingras, spécialiste de renommée mondiale de la médecine de réadaptation, et de représentants de l'Association des victimes de la thalidomide. En 1989, le Groupe de travail a présenté au Parlement du Canada un rapport complet en deux volumes, décrivant les besoins spéciaux des victimes de la thalidomide à l'époque.
Parallèlement à ce dossier, l'Association des Amputés de guerre a aussi fait une présentation au Comité des droits de l'homme, affirmant que le Canada n'avait pas su protéger les intérêts des victimes canadiennes de la thalidomide, ce qui contrevient aux normes internationales en matière de droits de la personne applicables aux enfants et aux personnes handicapées, et qu'une indemnisation était justifiée au motif que les victimes avaient subi une grave violation de leurs droits fondamentaux.
Grâce aux efforts déployés, le gouvernement a versé en 1991, à titre gracieux, 8,5 millions de dollars aux victimes de la thalidomide; toutefois, la position de l'Association des Amputés de guerre et du Groupe de travail était qu'il ne fallait pas fermer la porte à une indemnisation supplémentaire une fois que les futurs besoins financiers et autres des victimes de la thalidomide seraient déterminés.
« Pour nous, ce paiement constituait simplement une première étape pour le gouvernement du Canada dans la réparation des dommages causés par le fait que le médicament avait été homologué et était demeuré sur le marché trois mois après qu'on ait appris qu'il était associé à de graves anomalies congénitales, et malgré le fait que d'autres pays l'avaient retiré du marché ou interdit sans délai », explique M. Forbes, membre fondateur du Groupe de travail et conseiller juridique de l'Association des Amputés de guerre dans ce dossier.
« Nous étions parfaitement conscients du fait que les victimes de la thalidomide devaient composer avec un avenir incertain et qu'elles allaient, au cours des années subséquentes, être aux prises avec des complications supplémentaires qui exigeraient un geste de la part du gouvernement. On constate aujourd'hui que ce temps est venu. »
La responsabilité qui incombe au gouvernement canadien de verser une indemnisation aux victimes de la thalidomide avait d'ailleurs été admise par le ministre de la Santé nationale et du Bien-être social, l'honorable J. Waldo Monteith, dans une déclaration faite devant un comité spécial de la Chambre des communes, le 29 janvier 1963 :
« Nous devons nous assurer que ces victimes aient les meilleurs soins possibles… [et] nous devons répondre à leurs besoins le plus possible et du mieux que nous le pourrons. »
La position de l'Association des Amputés de guerre demeure la même qu'à l'époque où le Groupe de travail sur la thalidomide a déposé son rapport, soit que le gouvernement canadien doit respecter cet engagement fondamental en prenant sa décision quant à une solution financière à long terme qui saura répondre aux besoins criants des victimes de la thalidomide.
On sait que d'autres pays qui comptent un nombre important de victimes de la thalidomide ont pris des mesures ces dernières années pour assurer un généreux soutien financier à vie aux victimes. En Grande-Bretagne, notamment, les victimes reçoivent en moyenne plus de 88 000 $ par année; en Allemagne, les indemnités peuvent atteindre plus de 110 000 $ par année.
« Il est temps pour le gouvernement canadien de respecter l'engagement qu'il a pris il y a 50 ans et de faire ce qu'il faut pour aider les victimes de la thalidomide », déclare M. Forbes.
SOURCE : Amputés de guerre
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