Budget 2012-2013 et aînés : encore de beaux discours, mais des actions qui se font toujours attendre
Nouvelles fournies par
AREQ (CSQ) - Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec20 mars, 2012, 16:51 ET
QUÉBEC, le 20 mars 2012 /CNW Telbec/ - L'Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) accueille de façon mitigée les mesures touchant les personnes aînées contenues dans le budget 2012-2013. Une certaine volonté d'améliorer le sort des personnes aînées s'en dégage. Toutefois, plusieurs mesures, notamment en ce qui a trait au maintien à domicile et à l'hébergement, ne s'appliqueront que dans plusieurs années, de sorte qu'elles pourraient ne jamais voir le jour.
« Le gouvernement nous demande un acte de foi bien difficile à faire. Il multiplie les annonces depuis un an, mais il n'a même pas encore fini d'embaucher la poignée d'inspecteurs promis pour surveiller les résidences privées et les CHSLD. Comment pourrions-nous, dans ce cas, applaudir des engagements échelonnés sur cinq ans? Nous appliquerons donc ce vieil adage : Qui vivra verra! », a déclaré le président de l'AREQ, Pierre-Paul Côté.
Politique Vieillir chez soi : un acte de foi
L'annonce la plus significative de ce budget, pour les personnes aînées, concerne la politique Vieillir chez soi, ce qui est louable. Cela dit, plusieurs mesures relatives à cette politique n'entreront en vigueur qu'en 2015 et l'ensemble des investissements ne s'appliquera qu'en 2017. Or, des élections auront lieu d'ici un an. Quel que soit le gouvernement, celui en place ou un autre, ces investissements pourraient être remis en question selon la conjoncture.
Par ailleurs, ces investissements, de l'aveu du gouvernement, seront puisés à même les budgets réguliers du ministère de la Santé et des Services sociaux et, surtout, seront financés en bonne partie par la taxe santé. Cette taxe sera majorée à 200 $ par adulte cette année. « Ce qu'on nous donne d'une main, on nous l'enlève de l'autre. La taxe santé pénalise un grand nombre de personnes aînées. Elle est inéquitable et régressive », a poursuivi M. Côté.
Cela dit, l'AREQ accueille favorablement la bonification des crédits d'impôt pour le maintien à domicile et le soutien aux personnes proches aidantes, de même que l'implantation d'autres mesures telles que le crédit d'impôt pour l'achat de biens visant à prolonger l'autonomie des aînés dans leur domicile.
Hébergement : le désengagement se poursuit
Le gouvernement annonce des investissements concernant l'hébergement. Toutefois, il mise essentiellement sur des ressources externes, alors que les besoins pour l'hébergement en CHSLD des personnes en lourde perte d'autonomie sont criants.
« De nombreux reportages diffusés dans les médias ont mis en lumière de lacunes importantes. Il manque de personnel qualifié. Il manque de ressources. Il manque d'encadrement. La responsabilité incombe à l'État de s'assurer que toutes les personnes âgées soient bien traitées. Or, le gouvernement semble se dégager de cette responsabilité. »
Épargne-retraite : de la poudre aux yeux
Par ailleurs, on nous dit que le Régime volontaire d'épargne retraite (RVER) sera accessible, simple, peu contraignant, flexible, à faible coût et avantageux pour tous. « Ce sont de bien beaux mots. Mais une question demeure : Comment une personne à faible revenu pourra-t-elle se payer un régime qui fait reposer le fardeau de l'épargne uniquement sur ses épaules? Honnêtement, cela ressemble à de la poudre aux yeux. Si le gouvernement souhaite promouvoir une rente décente pour toutes et tous, il aurait avantage à bonifier les régimes de déjà en place, notamment le Régime des rentes du Québec (RRQ) et la rente de ses propres employés retraités (RREGOP, RRE, RRCE, etc.) », a ajouté M. Côté.
Soutien aux travailleurs âgés : bénéfique mais insuffisant
Enfin, l'AREQ salue les investissements annoncés en formation continue et l'amélioration du crédit d'impôt pour les travailleurs d'expérience. Elle considère toutefois que ce crédit, pour remplir pleinement ses objectifs de rétention sur le marché du travail, devrait s'appliquer à compter de 60 ans, plutôt que 65 ans. Rappelons par ailleurs que le gouvernement a annoncé, l'an dernier, une pénalité accrue à compter de 2014 aux personnes qui retirent le Régime de rentes du Québec (RRQ) avant 65 ans.
« Le gouvernement utilise la carotte et le bâton auprès des travailleurs d'expérience. Il aurait avantage à offrir des incitatifs et en récolter les retombées positives, plutôt que d'imposer des pénalités qui pourraient avoir des effets contreproductifs », a conclu le président de l'AREQ.
Profil de l'AREQ
Fondée en 1961, l'AREQ (CSQ) - Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec, compte plus de 55 000 membres partout sur le territoire québécois. L'AREQ est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Dominic Provost
Conseiller en communication
Tél. : 418 525-0611, Cell. : 418 929-4082
Partager cet article