/R E P R I S E -- Pauvreté, inégalités et mobilité sociale : le Québec ne fait pas mieux que les autres provinces/
MONTRÉAL, le 11 avril 2019 /CNW/ - L'Institut du Québec (IDQ) publiait aujourd'hui un rapport intitulé Sortir de la pauvreté au Québec : Analyse de la pauvreté, des inégalités et de la mobilité sociale. Les auteurs y présentent un portrait de la distribution de la richesse au Québec, et plus spécifiquement, des personnes en situation de pauvreté et de leur possibilité de s'en sortir.
« Il nous apparaissait nécessaire, dans le cadre de nos travaux, de comparer le Québec aux autres provinces canadiennes en matière de pauvreté puisqu'au-delà du drame personnel que vivent les personnes qui en souffrent, c'est un devoir collectif de réduire le nombre de personne en situation de pauvreté », déclare Jean-Guy Côté, directeur associé et coauteur de l'étude.
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Pour réussir à réduire le nombre de personnes pauvres, il faut leur favoriser l'accès à la classe moyenne. Cet accès est plus facile lorsque les inégalités économiques sont plus faibles. Or, bien qu'au Québec, les inégalités créées par le marché soient parmi les plus élevées au pays, il se trouve que la redistribution des revenus fait en sorte que les inégalités de revenus y sont parmi les plus basses au Canada. La fiscalité québécoise permet aux personnes en situation de pauvreté d'améliorer leur statut social.
De plus, la mobilité sociale - qui consiste à passer d'une classe économique à une autre -- est bonne au Québec et compte même parmi les plus élevées au monde. À preuve, 72,2 % des enfants de 16 à 19 ans qui vivaient dans des familles avec les revenus les moins élevés en 1986 appartiennent désormais à la classe moyenne ou sont plus riches. Toutefois, l'analyse de l'IDQ révèle que la mobilité sociale n'est pas plus importante au Québec que dans le reste du Canada. « Bien que nous ayons su mettre en place un filet social parmi les plus développés au pays, cette stratégie ne semble pas pour autant favoriser davantage l'accès des Québécois en situation de pauvreté à la classe moyenne comparativement au reste du Canada », soutient le directeur associé.
Malgré une redistribution de la richesse qui y est plus appréciable, le Québec compte environ la même proportion de personnes en situation de pauvreté que les autres provinces canadiennes et ce pourcentage varie peu dans le temps. L'analyse révèle que les personnes en situation de pauvreté au Québec peuvent le demeurer plus longtemps que dans le reste du Canada.
Par ailleurs, l'IDQ a analysé les différences régionales en matière de mobilité sociale pour découvrir que certaines régions du Québec seraient plus susceptibles de favoriser le changement de statut que d'autres. « Selon nos observations, les régions présentant des caractéristiques socio-économiques comme un faible taux de décrochage scolaire ou encore un accès à la propriété plus important ont aussi une meilleure mobilité sociale. », souligne Sonny Scarfone, économiste et coauteur de l'analyse.
LES PRINCIPAUX CONSTATS La proportion de personnes qui vivent en situation de faible revenu au Québec est similaire à celle de la moyenne canadienne. Selon la Mesure de faible revenu, 14,4 % des Québécois étaient en situation de pauvreté en 2017. Toutefois, selon la Mesure du panier de consommation, qui tient compte du coût de la vie, cette proportion était de 9 %. |
À propos de l'Institut du Québec
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SOURCE Institut du Québec
Liette D'Amours, Responsable des relations avec les médias, 514 649-2347, [email protected]
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