Compressions. Mépris. Condescendance. En décrétant unilatéralement le contrat de services dans le secteur ambulancier, le ministre Barrette met ses menaces à exécution et détériore un écosystème performant
QUÉBEC, le 19 avril 2017 /CNW Telbec/ - En prenant connaissance du décret gouvernemental 357-2017 publié aujourd'hui dans la Gazette officielle, la Corporation des services d'ambulance du Québec (CSAQ), qui regroupe près de 90 % des entreprises ambulancières de la province, dénonce le contenu du contrat de service que le gouvernement du Québec a décrété à la réunion du conseil des ministres du 29 mars dernier. Le nouveau contrat de service prévoit d'importantes compressions, marque un net recul dans la prestation de services, affectera douloureusement les régions, en plus de s'attaquer au modèle d'affaires de PMEs québécoises, déplore la CSAQ.
Le contrat ainsi imposé :
- Applique des compressions budgétaires récurrentes et surtout non équitables d'un territoire à l'autre, de l'ordre de 40 millions de $ annuellement;
- Compromet la qualité des services à la population;
- Exerce un contrôle contractuel largement excessif à des entreprises privées indépendantes;
- Réduit à néant les marges de manœuvre pour le renouvellement des conventions collectives, ce qui risque d'envenimer le climat au moment où un conflit de travail est déjà en cours.
Il est assorti d'allocations transitoires, un véritable écran de fumée afin de cacher le financement régressif appliqué au nouveau contrat. Une fois la fin de ces allocations, on peut anticiper le pire. Certaines entreprises verront leur budget de fonctionnement amputé de 23 %, ce qui les conduira directement vers une faillite technique.
Rappelons que pour contester l'imposition arbitraire d'un nouveau contrat de services par le ministre, la CSAQ a déposé, en janvier dernier, une requête en nullité devant la Cour supérieure. C'est une fois ce recours déposé que le ministère, dans une démarche pour limiter les dégâts et se donner bonne conscience, a finalement convié un regroupement représentant à peine plus de 10 % des entreprises à une ronde de négociations. Pour sa part, devant la mauvaise foi évidente du ministère et son refus de négocier depuis plus de deux ans, la CSAQ a choisi de s'en remettre aux tribunaux pour trancher cette question.
Le décret tire son origine de cette entente à rabais intervenue le 24 mars dernier entre le ministre de la Santé et des services sociaux et cette poignée d'entreprises.
Envers et contre tous
« Le ministre cherche à diviser pour mieux régner et à imposer unilatéralement un contrat de services qui risque d'entraîner des torts irréparables dans les soins de santé de première ligne. L'analyse que nous avons faite du décret confirme nos pires appréhensions, a indiqué son directeur général, Denis Perrault. C'est un recul sans précédent qui aura une incidence sur les conditions de travail de nos employés. Pour des motivations qui demeurent obscures et inexplicables, le ministre vient fragiliser les services offerts en régions en tentant de chambouler un écosystème qui sert adéquatement les patients partout sur le territoire. »
Visiblement, on cherche à creuser l'écart dans les conditions de travail entre les centres urbains et ruraux. On peut facilement craindre de voir une main-d'œuvre qualifiée quitter les régions pour desservir plutôt les grands centres urbains et, à long terme, la disparition de points de services en région et la fermeture de plusieurs entreprises ambulancières qui perdurent pourtant depuis des générations.
« Les patients en région ne sont pas des citoyens de deuxième ordre et méritent des services efficaces et un temps de réponse optimal. Nous nous battrons pour favoriser un meilleur accès aux soins pour les patients en région et une meilleure protection de la population qui n'habite pas dans les grands centres urbains. Nous nous battrons afin que nos paramédics obtiennent les mêmes conditions de travail que ceux des grands centres urbains. Nous nous battrons pour la survie de PME (souvent familiales) qui participent à l'essor économique des régions », de conclure M. Perrault.
À PROPOS DE LA CSAQ
La Corporation des services d'ambulance du Québec (CSAQ) est un organisme à but non lucratif qui regroupe près de 90 % des entreprises ambulancières et dont la mission consiste à assurer la représentation des intérêts de ses membres auprès de toutes les instances appropriées et d'offrir un ensemble de services-conseils et d'autres avantages à ses membres dont une mutuelle de prévention au travail et un service de relations de travail qui coordonne les négociations des renouvellements des conventions collectives du secteur.
SOURCE Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ)
Denis Perrault, Directeur général, Corporation des services d'ambulance du Québec, Tel. : 418 681-4448, poste 222
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