Un compromis boiteux qui consacre l'iniquité, l'incertitude et les tensions
entre régions d'ici les prochaines élections
LÉVIS, QC, le 14 déc. /CNW Telbec/ - Le gouvernement Charest vient de rater une belle occasion d'enterrer la hache de guerre entre les régions et de se doter d'une politique cohérente de prospérité économique régionale axée sur l'équité et la productivité. Réagissant aujourd'hui aux récentes modifications des crédits d'impôts aux régions ressources, la Coalition des régions pour l'entraide économique équitable (CREÉÉ) estime que le nouveau régime n'empêchera pas la concurrence déloyale de se poursuivre de plus belle puisque les PME des régions ressources pourront continuer de financer des baisses de prix artificielles à même les crédits d'impôts. Mais le plus désolant, selon la CREÉÉ, est de voir ce programme inéquitable reconduit pour deux autres années, jusqu'en 2012, une année électorale, de sorte que plus rien ne garantit qu'il ne soit pas prolongé encore, voire renforcé dans le futur.
"Cela fait quatre fois qu'on reporte la fin de ces crédits d'impôt inéquitables : en 2006, en 2009, en
La CREÉÉ se dit fort déçue que le gouvernement Charest ait prolongé les crédits d'impôts à la masse salariale de deux ans, jusqu'en 2012, alors qu'ils devaient se terminer en 2010. "Le rapport Gagné a écrit noir sur blanc que d'inciter les PME à l'embauche est un non sens quand c'est la productivité qu'il faut viser. Le gouvernement fait fi de ce principe en continuant de verser des centaines de millions de dollars de nos taxes dans une mesure qui n'aidera pas les régions ressources à devenir plus productives, c'est-à-dire plus prospères par elles-mêmes. C'est aberrant!" de souligner M. Blouin. Ce dernier se réjouit toutefois de voir le taux diminuer de 30 % à 20 % dès 2010, ce qui représente "une mince consolation".
La CREÉÉ estime par ailleurs que le plafond de 5% de subventions totales est beaucoup trop élevé : "Dans nos industries traditionnelles comme le bois, l'acier et autres, les marges bénéficiaires sont de quelques pourcents à peine. Subventionner des PME à hauteur de 5 % et leur permettre de couper leurs prix avec cet argent, c'est leur donner un avantage concurrentiel déloyal sur les PME de nos régions qui n'ont pas droit aux mêmes avantages mais qui ont l'odieux de payer ces subventions de leurs propres poches", de conclure M. Blouin.
Le fait que les crédits d'impôts permettent aux PME des régions ressources de baisser artificiellement leurs prix est le principal écueil dénoncé par la CREÉÉ qui, autrement est en faveur de l'aide aux régions qui tirent de l'arrière. Selon l'Institut de la statistique du Québec, la région de Chaudière-Appalaches a perdu 3000 emplois de 2004 à 2007 alors que le Bas Saint-Laurent en gagnait près de 1500, preuve du cannibalisme économique de cette mesure inéquitable que cautionnent pourtant les régions ressources. Le CREÉÉ tient à souligner la mobilisation des intervenants de Chaudière-Appalaches au fil des ans qui a permis de limiter les dégâts et sans laquelle le programme aurait sans doute été reconduit tel quel.
Renseignements: Guy Leroux, CREÉÉ, Cell.: (514) 993-1729, [email protected]
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