Un budget qui renforce l'acceptabilité sociale de la contrebande de tabac au Québec
QUÉBEC, le 4 juin 2014 /CNW/ - À l'issue du huis-clos du nouveau budget 2014-2015 du Québec, la Coalition nationale contre le tabac de contrebande (CNCTC) dénonce fermement ce premier budget libéral qui rendra plus attrayante la contrebande de tabac et bénéficiera au crime organisé et aux contrebandiers.
« En accroissant significativement la différence de prix entre les produits du tabac légaux et les cigarettes illégales, le gouvernement renforce l'acceptabilité sociale de la contrebande de tabac et aide à augmenter la marge de profit des contrebandiers qui n'attendent que ça et qui s'organisent entre eux pour en profiter. De plus, tandis que le gouvernement reconnaît en privé que la contrebande de tabac est une vraie problématique fiscale et criminelle dont les impacts sont concrets et significatifs, il ne prévoit qu'une bien maigre bonification financière du programme ACCÈS Tabac pour lutter à la contrebande, un montant bien risible compte tenu de la prolifération que connaît cette activité illégale. À moins d'un sérieux coup de barre en la matière, le gouvernement continuera d'envoyer un signal de banalisation de cette activité qui profite au crime organisé à coups de centaines de millions de dollars par année, » de déclarer Michel Rouillard, sergent à la retraite de la Sûreté du Québec et porte-parole de la CNCTC.
Au Québec, selon les estimations du ministère des Finances portant sur l'année 2011, la contrebande de tabac compterait pour 15% du marché, ce qui représente tout de même 19 000 « baggies » de 200 cigarettes illégales vendues par jour ainsi que des pertes fiscales pour le Québec de près de 500 000$ au quotidien. Dans un contexte de grande crise des finances publiques, il est inconcevable que le gouvernement ne se dote pas des conditions gagnantes pour réduire l'attrait de la contrebande de tabac tout en sévissant fermement et de manière décisive contre la chaîne de la contrebande, soit du fabricant clandestin au consommateur tel que proposé au ministère lors des consultations prébudgétaires.
« La situation du Québec est également unique au Canada de par la présence en son territoire de dizaines de fabriques de cigarettes illégales établies dans des réserves autochtones qui chevauchent les frontières du Québec, de l'Ontario et de l'État de New York. Avec l'Ontario, la part du lion de l'activité de la contrebande de tabac au Canada se déroule ici-même au Québec dans la cour arrière du gouvernement québécois. C'est cette situation politique, juridictionnelle et géographique complexe qui alimente la grande activité de contrebande de tabac et qui est exploitée par le crime organisé. C'est également ce qui distingue le Québec des autres provinces plus éloignées qui ne produisent pas ou peu de cigarettes illégales et qui sont principalement approvisionnées par le crime organisé qui puise ses cigarettes illégales des fabriques clandestines qui opèrent en toute impunité au Québec. D'ailleurs, je doute très fortement que le maigre million de dollars additionnel alloué aux budgets de lutte à la contrebande n'ait un impact sur ces fabriques et sur les grands groupes criminels organisés qui feront leurs choux gras du nouveau cadre fiscal annoncé aujourd'hui, » de déclarer M. Rouillard.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) continue d'estimer que la vente du tabac de contrebande est utilisée par plus de 175 groupes criminels organisés aux fins de financer leurs activités illégales tels que le trafic de drogues et d'armes ainsi que la prostitution et le proxénétisme. Ces criminels ne vérifient évidemment pas l'âge de leurs acheteurs de cigarettes et ce phénomène a une incidence directe sur le tabagisme chez les jeunes. La vente de cigarettes illégales coûte également très cher à l'État—les pertes fiscales fédérales et provinciales sont estimées à près de 2,1 milliards de dollars annuellement. Toujours selon la GRC, près de cinquante fabriques clandestines de cigarettes illégales sont en opération au Canada et approvisionnent les réseaux de distribution apparentés aux revendeurs de drogues et opérés par des groupes criminels organisés tels que les Hells Angels, les gangs de rue et la mafia.
DEMANDES D'ENTREVUES
Le porte-parole de la CNCTC, monsieur Michel Rouillard, est disponible pour des entrevues en studio radio/télé à partir de Sherbrooke ou par téléphone.
AU SUJET DE LA COALITION NATIONALE CONTRE LE TABAC DE CONTREBANDE
La Coalition nationale contre le tabac de contrebande est constituée d'organismes et d'associations préoccupés par la problématique des cigarettes illégales. Les membres de la Coalition partagent un objectif commun et travaillent ensemble pour sensibiliser le public, le gouvernement et les médias à cette grave problématique qui sévit partout au Canada. Pour plus d'information, visiter le site Internet www.nonalacontrebande.ca.
Les 17 membres de la Coalition sont : l'Association canadienne et québécoise des dépanneurs d'alimentation (ACDA-AQDA), l'Association des détaillants en alimentation (ADA), l'Association frontière hors taxe (AFHT), l'Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), Canadian Taxpayers Federation, la Chambre de commerce du Canada, le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), le Conseil canadien des fabricants des produits du tabac, le Conseil du patronat du Québec (CPQ), Échec au crime, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Manufacturiers et exportateurs du Canada, l'Association nationale des distributeurs aux petites surfaces alimentaires (NACDA), Ontario Chamber of Commerce, le Syndicat des Douanes et de l'Immigration, Toronto Crime Stoppers et le United Korean Commerce & Industry Association of Canada.
SOURCE : Coalition nationale contre le tabac de contrebande (CNCTC)
Carlos A. Godoy L., relationniste
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(e) [email protected]
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