Shell met fin à une mise en scène orchestrée depuis 2009
MONTRÉAL, le 2 août /CNW Telbec/ - Réagissant à l'annonce de Shell de terminer les négociations entreprises avec Delek pour la vente de sa raffinerie de Montréal-Est, le président du syndicat des travailleurs de Shell, section locale 121 du SCEP-FTQ, M. Jean-Claude Rocheleau a déclaré : « nous sommes extrêmement déçus d'en arriver à cette fermeture inutile d'une raffinerie rentable et disposant d'un solide marché après tous les efforts déployés par le syndicat et la communauté pour sauver les emplois, l'économie de l'Est de Montréal et protéger la sécurité énergétique du Québec. »
Nous ne sommes pas, cependant, surpris outre mesure par ce dénouement. En effet, il apparaît pour le syndicat que Shell ait rendu inutilisables plusieurs équipements de la raffinerie en ne procédant pas aux travaux d'entretien requis, ce qui aura rendu l'installation invendable. Selon le jugement d'injonction interlocutoire du 7 juillet 2010, le fait de rendre un équipement inutilisable équivaut à le démolir, en infraction à l'article 15 de la Loi sur les produits pétroliers. Une autorisation de la ministre des Ressources naturelles et de la Faune est en effet nécessaire avant que soient démolies des installations de fabrication de produits pétroliers. Shell ne détient pas cette autorisation, motif pour lequel le syndicat a obtenu l'injonction provisoire, transformée en ordonnance de sauvegarde en vigueur jusqu'au 10 septembre 2010.
« Tant pour ce qui est de l'autorisation de démolir que des autorisations environnementales, le gouvernement du Québec dispose de solides moyens pour forcer Shell à se comporter de façon responsable. » Le syndicat estime notamment que la réhabilitation du terrain du futur terminal est requise avant que la conversion en terminal ne soit entreprise. Le syndicat redoute aussi que ce projet n'entraîne une forte augmentation de pétroliers sur le Fleuve, ce qui découlera vraisemblablement du plan d'approvisionnement que Shell doit soumettre à la ministre. Le gouvernement a le devoir de s'assurer que les lois en vigueur soient respectées.
« Avec l'annonce de la fin des discussions pour la vente de la raffinerie, c'est la fin d'une mise en scène douteuse que Shell a commencé en 2009. C'est a ce moment qu'elle a cessé d'entretenir les équipements. En vérité Shell ne voulait que cesser le raffinage à Montréal-Est. Maintenant qu'elle a évincé Delek du processus de vente, Shell revient à son plan initial, jamais abandonné, de conversion en terminal. »
Il y a lieu de douter que Shell ait agi en bon citoyen corporatif envers ses employés, la population, les élus et tous ceux qui ont travaillé à la sauvegarde de la raffinerie. De plus, il semble qu'elle ne corrigera pas sa façon de faire puisqu'il y a des rumeurs, à l'interne, voulant que Shell s'apprêterait à décréter un lock out pour éviter de verser aux travailleurs les primes de séparation qui leur sont dues ce qui est contraire à l'esprit des lois du travail.
Le syndicat tient à remercier pour le travail remarquable qu'ils ont effectué messieurs Michael Fortier et Claude Delage. Sans eux, jamais le dossier n'aurait pu aller aussi loin. Grâce à eux, n'eut été du comportement douteux et socialement inacceptable de Shell, nous aurions pu dire mission accomplie. Les élus locaux, l'ensemble des partis politiques municipaux, québécois et fédéraux nous ont également appuyés, nous les en remercions.
Renseignements:
monsieur Jean-Claude Rocheleau, Président de la section locale 121 SCEP-FTQ, cellulaire : 514-983-4547
Source : section locale 121 SCEP-FTQ
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