Services de garde en milieu familial - Plus de 92 % des responsables votent
pour la grève
QUÉBEC, le 9 juin /CNW Telbec/ - Plus de 92 % des responsables de service de garde en milieu familial (RSG), affiliées à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et à la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), viennent de se prononcer pour la grève afin d'activer leurs négociations avec le gouvernement, des négociations qui avancent très lentement depuis plusieurs mois.
La CSQ, par la voix de sa 1re vice-présidente Mme Louise Chabot, a dévoilé aujourd'hui en conférence de presse à Québec le résultat de ce vote de grève national qui s'est déroulé au cours des dernières semaines dans l'ensemble des régions du Québec.
"Près d'une quarantaine d'assemblées générales de nos syndicats régionaux, les Alliances des intervenantes en milieu familial (ADIM-CSQ), ont été convoquées au cours du dernier mois à l'issue desquelles les membres devaient se prononcer sur les moyens de pression à prendre pour inciter le gouvernement à négocier plus sérieusement. La réponse de nos RSG est claire et sans équivoque : 92,17 % sont prêtes à aller jusqu'à la grève pour obliger ce gouvernement à leur démontrer plus de respect", explique Mme Louise Chabot.
Un ras-le-bol généralisé
Mme Chabot soutient que le résultat du vote exprime fort bien le ras-le-bol généralisé de ces milliers de travailleuses éducatrices qui, bien malgré elle, financent depuis plusieurs années une partie du coût des services de garde au Québec de par les piètres conditions de travail dans lesquelles le gouvernement les maintient.
"Il n'y a pas si longtemps encore, ce gouvernement niait le droit fondamental de ces femmes à la syndicalisation, mettant même en doute leur volonté de se syndiquer. Après avoir réussi à récupérer leur droit à la syndicalisation, à la suite d'une longue bataille, ces milliers de femmes préviennent aujourd'hui ce même gouvernement qu'elles sont également déterminées à se battre pour obtenir des conditions de travail normales et décentes", affirme la 1re vice-présidente de la CSQ.
Des négociations qui avancent trop lentement
À la lumière de ce vote qui vient d'être exprimé, Mme Louise Chabot presse donc les représentants du gouvernement à la table de négociation de commencer à se mettre véritablement au travail.
"Les négociations ont officiellement débuté au mois de février dernier, mais elles sont très loin de se dérouler à un rythme essoufflant. De plus, nous n'avons toujours pas reçu de propositions concrètes de la part des négociateurs patronaux. Il est évident qu'avec une telle attitude des représentants du gouvernement, les négociations risquent de traîner inutilement. C'est extrêmement décevant et il me semble que ce gouvernement devrait être gêné de retarder inutilement la négociation, alors qu'il a privé ces milliers de femmes de leur droit à la syndicalisation et à la négociation durant de longues années déjà", dénonce Mme Chabot.
Un premier dépôt complet demandé et attendu
Dans ce contexte, la 1re vice-présidente de la CSQ interpelle la ministre de la Famille, Yolande James, afin qu'elle donne le mandat à ses négociateurs pour qu'ils déposent enfin de véritables propositions aux RSG.
"Après plus de quatre mois de négociation, nous demandons aux négociateurs gouvernementaux de cesser de tergiverser et de faire un premier dépôt complet qui répondra véritablement aux besoins et aux demandes des RSG. Et nous disons bien un dépôt complet si nous voulons éviter que cette négociation traîne inutilement en longueur. Alors, il n'en tient qu'à la ministre Yolande James de démontrer que son gouvernement a enfin décidé de manifester le respect qui revient à ces milliers de travailleuses en leur faisant des propositions d'amélioration de leurs conditions de travail valables et sérieuses", constate Mme Chabot.
Une entente collective recherchée d'ici le 15 juillet 2010
La 1re vice-présidente de la CSQ termine en réitérant la volonté de son organisation syndicale d'en arriver à une première entente collective pour les 12 500 RSG qu'elle représente d'ici le 15 juillet prochain.
"Notre objectif est de régler d'ici la mi-juillet pour que ces femmes aient enfin droit à des vacances annuelles payées comme tous les autres travailleuses et travailleurs au Québec. Le temps file, mais nous pouvons y arriver à la seule condition que les négociateurs gouvernementaux déposent sur la table l'ensemble du contenu qu'ils ont à proposer pour qu'enfin on commence véritablement à négocier", conclut Mme Louise Chabot.
Rappelons qu'on compte 15 000 RSG au Québec, dont 12 500 sont syndiquées à la CSQ et à la FIPEQ-CSQ. Ces 15 000 femmes s'occupent et contribuent au développement de 92 000 enfants au Québec. Elles travaillent en moyenne 60 à 65 heures par semaine pour un salaire qui est inférieur au salaire minimum. Les RSG exigent donc des conditions de travail plus décentes qu'elles sont déterminées à obtenir à l'occasion de la négociation de leur première entente collective.
Profil de la FIPEQ-CSQ
La Centrale des syndicats du Québec représente près de 180 000 membres, dont 12 500 intervenantes en milieu familial et plus de 1700 travailleuses dans les installations des CPE. Celles-ci sont regroupées au sein de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Tél. cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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