Pierre Vadeboncœur: un homme de lettres qui a façonné le syndicalisme
d'aujourd'hui
MONTRÉAL, le 11 févr. /CNW Telbec/ - Pierre Vadeboncœur aura fourni une contribution déterminante à l'élaboration d'une pensée syndicale québécoise originale. "Nous perdons non seulement un homme qui maniait la langue avec une dextérité de maître, mais aussi un ardent nationaliste et fondateur d'un syndicalisme engagé, combatif et typiquement québécois", a indiqué la présidente de la CSN,
Bâtir un syndicalisme à la québécoise
Né à Strathmore en 1920, Pierre Vadeboncœur obtient son diplôme d'avocat à l'Université de Montréal, tout comme son collègue du Collège Jean-de-Brébeuf,
Vadeboncœur vouait un grand respect à Gérard Picard, président de la CTCC (CSN) de 1946 à 1958. "Une chose me frappait : il était l'homme des solutions", écrivait-il dans un recueil d'articles parus dans Nouvelles CSN. "Penser à un problème, on aurait dit que cela équivalait pour lui à le résoudre, c'est-à-dire à le débiter en éléments de solution."
Le deuxième front
Dans un essai publié en 1961, Projection du syndicalisme américain, il dénonce le fait que les syndicats "ne voient pas ou refusent d'admettre qu'en un point donné de l'histoire, leur présence peut servir à autre chose qu'à amener la signature de conventions collectives et peut fournir une force pour des transitions politiques nécessaires." Ainsi, c'est lui qui rédigea deux rapports de congrès marquants sous la présidence de
Acteur de premier plan des luttes ouvrières qui ont marqué le Québec, souvent au côté de son ami
Socialiste de la première heure, il embrasse la cause de l'indépendance du Québec, forgeant, par ses écrits, la pensée de milliers de militants.
Un penseur contemporain et un humaniste
Auteur prolifique, Pierre Vadeboncœur a signé de nombreux textes publiés dans Cité libre, la bête noire de
En 1963, il publie son premier recueil d'essais, La ligne du risque, qui devient un classique de la Révolution tranquille. Il signe ensuite une série d'essais à saveur politique, sociale et syndicale : L'autorité du peuple (1965), Lettres et colères (1969), La dernière heure et la première (1970), Un amour libre (1970), Indépendances (1972), Un génocide en douce (1976), Chaque jour, l'indépendance (1977), To be or not to be, that is the question (1980).
À partir de Les deux Royaumes (1978), il réfléchit sur la culture, l'esthétique, la philosophie, la paternité, l'amour et la spiritualité avec la publication de Trois essais sur l'insignifiance (1983), L'absence, essai à la deuxième personne (1985), Essais inactuels (1987), Essai sur une pensée heureuse (1989), Dix-sept tableaux d'enfant (1991), Le bonheur excessif (1992), Qui est le chevalier ? (1998), L'humanité improvisée (2000), essai sur les dérives du postmodernisme, Le pas de l'aventurier (2003), essai sur Rimbaud, Les grands imbéciles (
Récipiendaire de plusieurs prix, Pierre Vadeboncoeur a notamment été honoré par l'Académie des lettres du Québec, en 2008. "La CSN perd un ami toujours vigilant et interpellé par les enjeux syndicaux de notre temps. Le Québec perd un grand militant, un grand essayiste et un grand penseur au style unique, à la langue toujours élégante et aux idéaux très élevés", de conclure
Renseignements: Renseignements: Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, (514) 598-2162, cellulaire: (514) 894-1326; Source: CSN
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