Les enfants adoptés ne méritent pas la même présence parentale que les autres enfants selon le ministre Blais
QUÉBEC, le 5 nov. 2014 /CNW Telbec/ - Ayant eu connaissance de la réponse négative du ministre François Blais aux pétitions de 10800 et 4415 pétitionnaires réclamant une bonification des prestations pour adoption du Régime québécois d'assurance parentale (RQAP), les parents adoptants à l'origine de la démarche sont stupéfaits de voir le ministre nier l'iniquité.
Dans sa lettre au leader parlementaire Jean-Marc Fournier, le ministre estime que "le RQAP accorde aux familles biologiques et aux parents adoptants le même nombre de semaines de prestations pour prendre soin de leur enfant". Pourtant, les enfants biologiques ont 18 semaines de plus de présence parentale. «Dans la logique du ministre Blais, les mères biologiques mettent leurs enfants dans un tiroir pendant leur congé de maternité afin de se rétablir de leur accouchement. Or, le bébé est généralement avec sa mère pendant cette période et il en bénéficie aussi», soutient Yannick Munger, membre du regroupement de parents à l'origine des pétitions.
Les adoptants reconnaissent la pertinence du congé réservé à la mère biologique, mais estiment que leur réalité a aussi des besoins uniques et importants que n'ont pas les parents biologiques. Les experts s'entendent à l'effet que la présence d'au moins un des parents pendant un an est déterminante dans la réussite de l'adoption et le développement de ces enfants ayant vécu un abandon et ayant parfois été malmenés.
«Qu'ils soient adoptés localement ou à l'international, les prestations pour adoption actuelles sont insuffisantes pour répondre aux besoins particuliers de nos enfants et à nos besoins en tant qu'adoptants», poursuit Monsieur Munger.
En plus de nier l'iniquité, le ministre prétend que "accorder aux parents adoptants des semaines de prestations additionnelles pourrait soulever une question d'équité avec les autres parents". Cette affirmation choque les parents adoptants qui y voient un manque de sensibilité face à leur réalité. «Il est étonnant que le ministre se soucie autant d'équité, mais qu'il laisse le RQAP pénaliser nos enfants adoptés en laissant réduites les semaines de présence parentale dont ils bénéficient par rapport aux autres», ajoute Monsieur Munger.«Nous espérons que le ministre reviendra sur sa décision et fera une étude approfondie de la question. Au-delà de l'équité pour toutes les familles et du souhait que les enfants adoptés aient les mêmes chances de se développer sainement que les enfants biologiques, cette revendication est aussi un investissement en prévention dont la société n'a pas les moyens de se passer. Elle mérite qu'on s'y attarde vraiment», conclut-il.
Rappelons que les parents adoptants ne constituent qu'une minorité de travailleurs et que l'impact sur le financement du RQAP serait minime alors que les bénéfices pour ces familles seraient énormes.
SOURCE : Enfants d'Orient et d'Occident
Yannick Munger : 514-829-6041
Partager cet article