En désavouant une mesure primordiale, la ministre Thériault crée une
situation plus précaire pour les ressources intermédiaires jeunesse
MONTRÉAL, le 11 juin /CNW Telbec/ - La Fédération des Ressources intermédiaires Jeunesse du Québec (FRIJQ), représentante des résidences de groupe et appartements supervisés pour les enfants de 0 à 17 ans à contrat avec un Établissement, dénonce la décision du Ministère de la Santé des Services sociaux (MSSS) de mettre un terme à une mesure temporaire vitale.
Au sein des ressources intermédiaires jeunesse (RIJ), des jeunes placés par les Centres jeunesse ou Centres de réadaptation (en déficience intellectuelle ou physique) se voient offrir des services d'hébergement et de réadaptation. Ayant le souci de prodiguer des services des plus complets et adéquats, les ressources intermédiaires sont actuellement en négociations avec le gouvernement.
Aujourd'hui la FRIJQ s'alarme cependant d'une mesure temporaire décidée en octobre 2009 et non reconduite à partir du 1er juillet.
Une mesure administrative nécessaire ------------------------------------
Historiquement, l'État n'offrait pas aux ressources intermédiaires jeunesse (RIJ) les mêmes garanties de financement qu'aux établissements. Le financement d'une RI, en comparaison avec un Établissement, n'était pas garanti à 100%, bien que le MSSS exige de fournir en tout temps la totalité des services requis pour les jeunes.
L'été dernier la FRIJQ dénonçaient les risques de cette rémunération partielle : un déficit financier chaque mois pour les ressources, l'usage de leurs économies pour supporter le maintien des services, la mise à pied d'intervenants, la diminution des activités pour les jeunes, etc. Une situation qui à court ou moyen terme nuit aux enfants.
Ainsi comprenant ces enjeux cruciaux, une mesure administrative temporaire était décidée en octobre 2009 par le ministère : le versement à 100% des places au contrat, sans que cela ne coûte un sou à qui que ce soit. Cela permettait ainsi de "supporter (les) coûts de fonctionnement importants et ainsi éviter une situation financière précaire".
"Le principe de paiement était assez complexe et peu de personnes ont de telles contraintes dans une relation contractuelle. Imagineriez-vous demander à un entrepreneur de produire son service à 100%, mais de le rémunérer seulement à 90 % ? D'aller dans un restaurant et de ne payer que la nourriture ingérée ?" s'insurge M. Gilles Lalande, président de la FRIJQ.
La FRIJQ considérait que cette mesure temporaire était d'une évidence certaine et qu'elle serait donc maintenue jusqu'à la fin des négociations. Dans le même temps, les Établissements devaient revoir leurs besoins en termes de places reconnues et de ressources intermédiaires jeunesse.
Récemment, nous apprenions que cette mesure administrative ne serait pas renouvelée. Plusieurs raisons sont invoquées : les Centres jeunesse finalisent la révision de leurs besoins, il faut revoir la prestation de services attendue des ressources, etc. En bref, il faut attendre la fin des négociations avant de pouvoir espérer une stabilité financière.
"Si on fait un cliché de la situation en octobre 2009 et qu'on la regarde aujourd'hui, il n'y a aucune différence pour un gestionnaire de résidence de groupe ou d'appartements supervisés. Il devra essayer de produire autant de services avec moins d'argent à partir du 1er juillet. Cela inclut des mises à pied, moins de présence pour les jeunes... C'est sûr nous avons commencé les négociations, mais dans le quotidien, c'est les mêmes difficultés pour les RI-Jeunesse.", selon Gilles Lalande.
Ainsi, la FRIJQ réitère sa demande auprès des Centres jeunesse, de l'Association des Centres jeunesse du Québec et auprès de la ministre déléguée aux Services sociaux Madame Lise Thériault, de prolonger une mesure administrative qui peut éviter de compromettre les services rendus aux jeunes.
Renseignements: Renseignements: Richard Pierre, FRIJQ, directeur général, (514) 325-8843, [email protected]
Partager cet article