Élections scolaires et municipales simultanées - Les unions municipales vont
à l'encontre de la volonté de la population
QUÉBEC, le 28 avr. /CNW Telbec/ - La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) ne comprend pas l'acharnement des élus municipaux à s'en prendre à d'autres élus, en l'occurrence, les élus scolaires, pour empêcher la tenue d'élections scolaires et municipales simultanées, une proposition hautement démocratique appuyée par 90 % de la population.
Dans un communiqué de presse conjoint, les présidents de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) et de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) réaffirment leur opposition à la tenue d'élections scolaires et municipales simultanées et se questionnent plutôt sur les élections scolaires. "Quel beau sens de la démocratie d'avoir ainsi des élus municipaux demander au gouvernement d'éliminer un palier de gouvernement local", a déclaré la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard. Mme Bouchard ajoute qu'elle trouve étonnant que des élus, qui ont souffert d'un manque de confiance flagrant et du cynisme de la population lors des dernières élections municipales, dénigrent d'autres élus et remettent en question un processus démocratique. "Nous leur proposons de travailler ensemble à augmenter l'intérêt de la population pour la politique et ils nous tournent le dos", a ajouté Josée Bouchard.
Mme Bouchard a du mal à comprendre la résistance des présidents de l'UMQ et de la FQM à la tenue d'élections scolaires et municipales simultanées, une position qui va à l'encontre de la volonté populaire et même de certains de leurs membres. En effet, un sondage Léger Marketing publié en décembre dernier révèle que près de 90 % de la population est favorable à cette proposition. Et de plus en plus de municipalités adoptent des résolutions demandant au gouvernement la tenue d'élections simultanées.
La présidente de la FCSQ tient aussi à faire certaines mises au point. Dans un rapport déposé en mars dernier, le Directeur général des élections (DGE) confirme la faisabilité d'élections scolaires et municipales simultanées, comme cela se fait d'ailleurs en Ontario depuis 40 ans, ainsi que dans plusieurs autres provinces et aux États-Unis.
L'art d'induire la population en erreur
Et c'est induire la population en erreur que de prétendre qu'un scrutin simultané coûterait des millions de dollars supplémentaires. Le DGE précise dans son rapport qu'il a évalué les coûts maximum dans son analyse, c'est-à-dire qu'il a présumé qu'il y aurait des élections dans toutes les circonscriptions, alors que l'historique des élections scolaires et municipales passées démontre que ce n'est jamais le cas. De plus, la FCSQ remet en question l'évaluation faite par le DGE des coûts liés au personnel électoral, qui les estime à 31,8 M$, alors qu'ils étaient de 2,27 M$ aux élections scolaires de 2007. Ajoutons que l'élection du président au suffrage universel pour la première fois lors des prochaines élections scolaires, occasionnerait une hausse de coût, qu'elles se déroulent en même temps que les élections municipales ou pas. Enfin, la réorganisation qu'exige la tenue d'élections scolaires et municipales simultanées engendrerait des coûts supplémentaires pour la première année seulement, pour ensuite se transformer en économies d'échelle au fil des ans. Mais ce qui est le plus important aux yeux de la FCSQ, c'est que la démocratie a un prix.
La FCSQ considère également qu'il est faux de prétendre que la tenue dans les commissions scolaires de Portneuf et de l'Or-et-des-Bois d'élections partielles scolaires simultanées avec les élections municipales, lors du scrutin du 1er novembre 2009, n'a pas eu d'impact positif sur la participation électorale scolaire. Pour ce qui est de la Commission scolaire de Portneuf, le taux de participation a été de 19,43 %, par rapport à 16,2 % aux élections scolaires générales de 2007. Quant à la Commission scolaire de l'Or-et-des-Bois, le DGE a pris en compte le taux de participation de l'ensemble des commissions scolaires de la région Abitibi-Témiscamingue pour faire son analyse, ce qui n'est pas une comparaison valable à notre avis.
Faire de la politique à rabais
Contrairement à ce qu'affirme le président de l'UMQ, qui prétend que la tenue d'élections scolaires et municipales simultanées aurait pour conséquence de créer un système électoral complexe, lourd et coûteux, la FCSQ est d'avis que cela simplifierait grandement la vie de l'électeur, comme c'est le cas présentement en Ontario, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis notamment, qui aurait à se déplacer moins souvent et qui aurait l'opportunité d'avoir une meilleure connaissance des enjeux. D'ailleurs, dans le sondage Léger Marketing sur la question, plus de 80 % des répondants ont confirmé que la tenue d'élections simultanées les inciterait davantage à aller voter.
"Profiter de la conjoncture économique et financière actuelle pour demander au gouvernement de remettre en cause une structure démocratique, c'est faire de la politique à rabais, s'est indignée Josée Bouchard. Les élus municipaux affirment qu'il faut débattre des vrais enjeux en éducation plutôt que de se questionner sur la structure et c'est aussi ce que nous disons. Quel serait le gain pour la réussite des élèves et l'éducation au Québec d'avoir des élus qui gèrent à la fois l'aqueduc, la collecte des ordures et la pédagogie ?", demande Mme Bouchard, alors que de toute évidence, les élus municipaux cherchent à s'approprier les responsabilités des commissions scolaires.
Dans ce contexte, la FCSQ demande à la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et au premier ministre de réaffirmer leur engagement envers la démocratie, comme ils l'ont fait avec l'adoption du projet de loi n 88, il y a moins de 2 ans, qui est venu accroître les responsabilités des élus scolaires.
Renseignements: Renseignements: Caroline Lemieux, Attachée de presse, Fédération des commissions scolaires du Québec, (418) 651-3220, Cell.: (418) 570-9716
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