Les années passent et les hygiénistes dentaires attendent toujours!
MONTRÉAL, le 1er juin /CNW Telbec/ - À l'occasion des journées dentaires du Québec du 29 mai au 1er juin au Palais des Congrès de Montréal, des hygiénistes dentaires sortent de l'ombre pour dénoncer l'inertie du système professionnel envers leur profession.
Le Collectif d'hygiénistes dentaires pour un statut professionnel autonome et responsable, Anick Boulay, Ghislaine Clément, Diane Duval et Ruth Nicole, demande une loi qui reconnaisse leur champ de compétences ainsi que leurs activités professionnelles et qui soustrait leur profession à la tutelle d'une autre : la dentisterie.
"Depuis leur arrivée sur le marché du travail en 1975, les hygiénistes dentaires du Québec, par leur double statut de professionnelles et d'employées, ont toujours été en conflit d'allégeance entre la loyauté envers leur employeur dentiste et la loyauté envers leur patient", affirme Mme Duval, une porte-parole du Collectif. Cette dernière précise que nombreuses sont les hygiénistes dentaires soumises à des horaires de travail dictés par le milieu d'emploi en cabinet privé de dentiste qui ne tient pas compte du temps requis à la réalisation des soins d'hygiène dentaire. "Il est irréaliste que des hygiénistes dentaires effectuent un détartrage lors d'un rendez-vous de 45 à 60 minutes chez un patient avec du tartre sous-gingival dur et abondant, tout en tenant compte de la préparation aseptique de la salle de travail, du questionnaire médical du client et de l'enseignement des mesures d'hygiène."
Mme Duval est bien placée pour parler d'indépendance et de responsabilités professionnelles, car elle a été présidente de l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec de 1988 à 1991. Elle poursuit sa bataille pour un statut professionnel qui rendra les hygiénistes dentaires autonomes et responsables face à la planification et à la réalisation d'un plan de soins d'hygiène dentaire conforme aux besoins du client.
Deux autres membres et porte-parole du Collectif sont bien placés pour témoigner de la formation dispensée aux hygiénistes dentaires puisqu'elles sont enseignantes. En effet, Anick Boulay et Ruth Nicole enseignent à ces futures professionnelles dans un des neuf cégeps qui donnent la formation au Québec. "Nous sommes à même de témoigner de la formation rigoureuse et très exigeante du programme d'études qui prépare les hygiénistes dentaires à la planification et à l'exécution autonome de leurs activités professionnelles."
Un œil sur l'avenir professionnel ---------------------------------
Ghislaine Clément, un autre membre du Collectif, effectue depuis cinq ans des visites d'hygiène dentaire auprès des personnes âgées en résidences privées et en CHSLD. La loi des dentistes de 1991 la limite au brossage des dents et des prothèses puisque sa compétence professionnelle d'effectuer un détartrage n'est pas reconnue en dehors d'un cabinet dentaire, au contraire des autres provinces canadiennes. "J'ai 50 ans, et ça fait 30 ans que je suis membre du système professionnel québécois. J'attends toujours qu'une loi donne à mes patients l'accès aux services professionnels pour lesquels j'ai reçu une formation collégiale de trois ans, au même titre que les infirmières. Nos aînés et bien d'autres moins fortunés sont les véritables perdants de cette situation", affirme-t-elle.
En 2003, le champ d'exercice des professionnels de la santé du secteur public (infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes, etc.) a été actualisé et élargi par l'adoption de la loi 90. Au dire de Mme Duval, "les besoins criants des services de santé à la population québécoise et du système de santé sont venus à bout des résistances des groupes de professionnels concernant leur champ d'exercice et leur territoire de pratique."
À cet égard, le Collectif n'acceptera pas sans réagir une loi qui ne reconnaîtrait pas l'autonomie professionnelle des hygiénistes dentaires et qui serait en deçà de l'autonomie reconnue aux autres professionnels de la santé, comme les infirmières.
Le Collectif garde à l'œil le développement prochain du cadre légal du champ d'exercice des hygiénistes dentaires. Ces professionnelles se sont données une mission de "guet" vis-à-vis toutes insinuations qui pourraient laisser croire que les hygiénistes dentaires n'ont pas les compétences ou qu'elles peuvent porter atteinte à la santé de la population parce qu'elles veulent un statut professionnel autonome et responsable.
Concernant leur profession majoritairement féminine, le Collectif entend dénoncer l'asservissement professionnel qu'une loi pourrait reconduire à l'égard de ce groupe de femmes professionnelles.
Renseignements: Renseignements: Jacqueline Rodrigue, (514) 598-2139; Source: Le Collectif d'hygiénistes dentaires pour un statut professionnel autonome et responsable, [email protected]
Partager cet article