MONTREAL, le 10 juin /CNW Telbec/ - En prévision de la présentation imminente d'un plan d'action concernant les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA), le président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) prévient la ministre de l'Education de la nécessité de prévoir des ressources supplémentaires pour intervenir, prévenir et dépister auprès de ces élèves, sinon le plan d'action n'aura aucun sens. "L'effort mis en prévention, en dépistage et en intervention précoce par les commissions scolaires est nettement insuffisant et il contribue à accroître les problèmes d'apprentissage au primaire et le décrochage au secondaire. De plus, si le personnel professionnel déjà en place est affecté à la prévention et à l'intervention précoce, ce sont les élèves en difficulté suivis actuellement qui seront laissés pour contre. C'est par l'ajout de personnel professionnel spécifiquement affecté à ces dossiers que la ministre pourra répondre aux besoins urgents des élèves à risque et aux EHDAA", affirme Jean Falardeau, président de la FPPE-CSQ. Une situation qui n'aide personne L'intégration sans les services appropriés pour les enseignantes et enseignants et les élèves contribue à mettre tout l'effort d'intégration des EHDAA sur les épaules des enseignantes et enseignants. Malheureusement, cette lourde responsabilité donne lieu à des situations comme des départs en maladie ou l'abandon de la carrière pour les débutants, car faut-il rappeler que c'est plus d'un enseignant sur cinq qui quittera la profession avant sa cinquième année de pratique. "Les élèves laissés sans services voient leurs problèmes augmenter et leur parcours les mener vers l'échec et/ou le décrochage. L'intégration sans les services appropriés, c'est le maintien en classe régulière et ça ne sert ni les élèves ni les enseignantes et enseignants", ajoute Jean Falardeau. De nécessaires balises à prévoir Pour le représentant du personnel professionnel, il faut également mettre des balises à l'intégration. On sait qu'en plus des élèves HDAA intégrés, il y a dans la classe dite "régulière" des élèves à risque, qui ne sont pas considérés comme intégrés, mais qui exigent une attention particulière. Notons que les élèves dyslexiques, ceux ayant une déficience intellectuelle légère ou un trouble du comportement autre qu'un trouble grave, sont des élèves dits "à risque" et ne comptent pas dans le calcul des élèves intégrés. La ministre doit fixer les balises qui tiendront compte de la situation réelle de tous les élèves de la classe. Car si certains élèves ne sont pas suivis, notamment par les services professionnels appropriés, ce sont en plus de ces élèves, les autres élèves de la classe et leur enseignante ou leur enseignant qui en font les frais. Les limites du "faire plus avec moins" La ministre répète depuis quelques mois que les services professionnels sont suffisants et qu'il faut travailler autrement, une nouvelle version du traditionnel "faire plus avec moins". Les professionnelles et professionnels donnent déjà au-delà de ce qu'ils pouvaient faire, mais maintenant, la limite du possible est atteinte. Une recherche de 2006 sur l'épuisement professionnel démontre clairement que c'est en risquant leur santé que les professionnelles et professionnels consentent cet effort. Il y a présentement à peine 1,1 professionnelles ou professionnels en service direct aux élèves par école. Ceux-ci ne représentent que 2,91 % du budget global des commissions scolaires. En 2006-2007, première année de la mesure visant les services aux élèves à risque et les EHDAA, les commissions scolaires n'ont ajouté que 61,4 professionnels (équivalent à temps plein) pour l'ensemble des commissions scolaires alors que le budget global de 15 millions aurait permis d'en ajouter 300. "Nous avons beaucoup d'attente au sujet du plan d'action de la ministre de l'Education, Michelle Courchesne. L'intervention auprès des élèves à risque et des EHDAA constitue un défi de taille et il ne peut y avoir de demi-solution ni de pensée magique. Nous sommes convaincus que cela ne peut se faire sans l'expertise du personnel professionnel et donc sans l'ajout de personnel professionnel en nombre suffisant", conclut le président de la FPPE-CSQ. Profil de la CSQ et de la FPPE La CSQ représente quelque 160 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) est affiliée à la CSQ. Elle est constituée de 21 syndicats affiliés représentant près de 6 000 membres répartis dans la majorité des commissions scolaires francophones, anglophones, Crie et Kativik du Québec.
Renseignements :
Renseignements: Marjolaine Perreault, Attachée de presse CSQ, Tél. cell.: (514) 235-5082, perreault.marjolaine@csq.qc.net
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